jeudi 15 janvier 2009

La pianiste était une faussaire

Comment le mari d’une pianiste britannique mourante a-t-il réussi à confondre le milieu de la critique en transformant, aux yeux de tous, sa femme en l’un des plus grands génies du piano du XXe siècle ? C’est ce que nous apprend l’enquête passionnante de Rod Williams.

Janvier 2003 sur le Net : un extrait de Méphisto Waltz de Liszt est posté sur un forum de pianophiles. Ainsi commence à naître une fascination pour la pianiste peu connue Joyce Hatto. Retirée de la vie de concertiste depuis la fin des années 70, la pianiste maintenant septuagénaire ressurgit avec de nouveaux enregistrements d’une créativité et d’une vitalité sans précédents volés à sa condition de cancéreuse terminale.

Les 103 enregistrements saupoudrés ça et là dans le monde musical font d’elle l’une des pianistes les plus prolifiques et on peine à trouver d’égal à la richesse de son répertoire. La critique découvre ainsi la pianiste avec enthousiasme et émotion vu sa santé chancelante.

Son mari, producteur et ingénieur du son William Barrington-Coupe explique que ses interprétations sont si riches car elle sait qu’elles sont peut-être les dernières. Trois semaines avant sa mort, en juin 2006, elle joue Les Adieux, la sonate de Beethoven, depuis sa chaise roulante. La critique célèbre la victoire de l’art contre l’adversité. À sa mort, on pleure l’une des plus grandes pianistes au monde.

Mais en février 2007, quand le critique Jed Disler insère un CD de Liszt par Hatto dans son ordinateur, il note un détail qui n’est pas anodin : iTune ne reconnaît pas le disque comme celui de Hatto mais comme celui du pianiste hongrois Laszlo Simon.

À partir de ce moment, les experts commencent à examiner et comparer les enregistrements de Joyce Hatto avec d’autres enregistrements plus ou moins connus.

Suite à l’annonce de la supercherie sur la place publique et en moins d’une semaine, on retrouve plus d’une vingtaine de sources originales des disques de Hatto. Parmi les pianistes volés, on compte le grand pianiste canadien Marc-André Hamelin.

C’est finalement le mari de la pianiste qui prend le blâme, expliquant qu’il a faussé les pistes en utilisant des enregistrements déjà existants pour donner à sa femme l’impression que son jeu en valait encore la peine même si ça n’était pas le cas. On ne saura jamais avec certitude si cette version de l’histoire est vraie et si Joyce Hatto ignorait vraiment que ses disques étaient les fruits d’autres mains que les siennes.

Résumé de Delphine Naum à partir de l'article Joyce Hatto: the great piano swindle paru dans Intelligent Life Magazine.

vendredi 9 janvier 2009

Un drôle d'oiseau

Saviez-vous que les quatre premières notes de la Cinquième Symphonie de Beethoven reproduisent le chant du bruant jaune? Beethoven lui-même aurait révélé à des proches avoir entendu ce chant dans les parcs de Vienne. «Tous ceux qui discernent dans ces quatre notes le lourd présage du destin ont donc tout faux», dit en riant Antoine Ouellette (Ph.D. études et pratiques des arts, 06), qui s'intéresse depuis plusieurs années à la parenté entre la musique des humains et les chants d'oiseaux. (Lire la suite dans le journal de l'UQAM)